Les bourgeois de Calais
Géraldine Elschmer - Stéphane Girel - Christophe Durual
Elan vert/ CRDP - Nov 2009
On connaît tous plus ou moins la fameuse histoire des bourgeois de Calais, d'après un récit rapporté par le chroniqueur médiéval Jean Froissart.
Ce livre nous propose de retrouver cette histoire, inspirée de ce récit historique, en l'associant et c'est une nouveauté, au monument d'Auguste Rodin, élevé bien plus tard en l'honneur du sacrifice de ces hommes pour leur cité.
C'est sur fond d'un magnifique ciel bleu, comme on peut en trouver parfois à Calais en été, que se déroule cette épopée.
Une multitude d'oiseaux marins nous entraînent alors, au cœur d'une ville assez fidèle à celle qui existait encore en partie avant guerre et dont on reconnaît aujourd'hui quelques rares édifices.
Le graphisme stylisé des illustrations s'inspire par moment de l'iconographie médiévale. Le trait épais du visage des personnages s'allonge alors pour devenir anguleux et grave. Parfois, on se surprend aussi à reconnaître au détour d'une page l'un ou l'autre des traits et des attitudes des héros du monument de Rodin.
Introduit par une lettrine, comme un rappel à l'époque où se déroulent les faits, le texte ne s'efforce pas seulement de relater le drame qui prend corps sous nos yeux. Il traduit souvent avec émotion les sentiments contradictoires que traversent les personnages. Une liberté de style qui joint une grande humanité à ce récit historique.
A la fin de l'ouvrage, on retrouve une planche photographique réservée à la statue des bourgeois de Calais. Elle permet d'apprécier dans son intégralité le travail du sculpteur. Cette partie documentaire est complétée par une série de questions et réponses sur l'origine et la véracité de l'histoire, sur la réalisation du monument ou sur Rodin lui-même.
Un album historique comme il en existe peu, en forme d'hommage rendu aux enfants de Calais, petits et grands, d'hier et d'aujourd'hui. Une admiration partagée pour l'artiste qui a su matérialiser le courage mêlé d'effroi de ces quelques hommes face à la mort.